TRAJECTOIRE PAYANTE POUR BENOÎT NIMIS QUI S’IMPOSE EN BELGIQUE!
De retour sur le sol national, Benoît Nimis revient sur son déplacement en Belgique et notamment sur sa victoire au 61ème rallye international Police – Douane – Gendarmerie.
Récit de l’intéressé.
Nous sommes déjà à la mi-saison et les courses moto s’enchaînent. Heureusement, après mes deux précédents « exploits » en Tunisie et au Mans, je n’ai pas respecté le dicton « jamais 2 sans 3 » (chutes).
Parti le 22 mai en direction de Liège, me voilà en compagnie de mon épouse Émilie sur la route afin de participer au prestigieux rallye International Police – Douane – Gendarmerie qui était il y a 61 ans, organisé par des policiers, pour des policiers.
Les budgets des Nations commençant à manquer, les organisateurs n’ont eu de choix que d’ouvrir cette course sur route à tous les civils de tous les pays et tenez vous bien, on peut y rouler en moto mais également en voiture !
Cette année, on y retrouva la Belgique, la Finlande, la Suisse, le Luxembourg, l’Angleterre, l’Irlande et bien évidemment la France.
Au programme de cette course ; 4 boucles de 70km d’orientation au road-book entrecoupées de 3 spéciales (par boucle) totalisant à elles trois près de 30km (1 spéciale de 5km, 1 autre de 10km et enfin une dernière de 15 km). Une course d’exception quand on voit qu’en championnat de France on retrouve des spéciales de 4 à 5 km maximum.
L’équipe de France Police étant amputée de Sébastien Lecocq victime d’une chute en service une semaine plus tôt, il aura fallut faire vite pour renforcer l’écurie de Frédéric SORRIAUX.
Me vient ensuite une drôle d’idée. Pourquoi ne pas tenter l’équipe mixte… À la maison, j’ai une deuxième moto, un peu de materiel d’avance pour la préparer et surtout une femme policière un peu « casse-cou »…
Le deal était passé, et comme moi 6 ans auparavant, Émilie fera ses premières armes en course sur les chaussées wallonnes! Le but est clair. Se faire plaisir, sans chute, et sans prendre de pénalité.
Arrivés sur place le mercredi en début d’après midi, nous avons dû faire face jusqu’au jeudi soir à des orages terribles créant de gros dégâts sur les routes de la course et rendant donc les
reconnaissances très compliquées.
Nous nous sommes donc élancés samedi matin presque à l’aventure, en ayant reconnu très partiellement les spéciales. Heureusement, en ce jour de course la météo se présente clémente chose qui nous redonne le sourire.
Tous trois sommes partis prudemment pour la première boucle. Le terrain étant compliqué avec quelques passages mouillés voir plein de boue, nous préférons assurer pour éviter les chutes.
Émilie est 15ème, Fred 4ème et moi second à 6 secondes du premier Stéphane Toussaint (pilote civil local qui remporte très régulièrement cette course).
À mi-course, à l’issue de la 2ème boucle déjà 140km ont été parcourus. Le soleil accompagné de la chaleur s’installe avec le bonheur de voir ma coéquipière continuer son chemin à très vive allure. Fred se bagarre pour monter sur le podium. Quand à moi, je réussi à recoller et à pointer à égalité parfaite avec le premier, le suspens est à son comble !
3ème boucle, nous nous faisons plaisir. Émilie continue son apprentissage en se couchant sur sa moto pour éviter les prises au vent, les genoux touchent presque le sol dans les virages les chronos s’améliorent !!
Mister Sorriaux donne le maximum pour revenir sur le troisième Nigel STEVENS (pilote Anglais). Pour ma part, je réussis à prendre l’avantage sur le pilote Belge en bouclant ce tour avec 25 secondes d’avance.
Les doutes s’emparent de moi aux premières encablures de la dernière boucle. Est-ce que j’essaye de gérer ma petite avance sur le classement moto ou-bien dois-je tenter d’aller chercher le classement général total (civil / Police / motos / voitures) avec les 2 secondes que j’ai de retard sur la première voiture…
Tout le monde connait les joies d’être accompagné de sa femme… Émilie me tempère puisque les objectifs sont atteints (pas de chute pour l’équipe, des résultats honorables et pas de pénalité).
Ça roule déjà très vite et la fatigue se fait ressentir pour tous.
J’entame donc les 2 premières spéciales de cette dernière boucle serein avec du rythme. Sans prendre de risque ou presque, je recolle la voiture de tête avant d’attaquer l’ultime spéciale.
La connaissant dorénavant par cœur, je roule sans commettre de faute tout en étant précis comme jamais.
Grâce à ma Yamaha MT10 qui ne m’aura pas fait défaut, le verdict sera sans appel.
Je remporte la 61ème édition du rallye international Police – Douane – Gendarmerie avec 6 secondes d’avance sur la première voiture et 38 sur mon poursuivant en moto !!
Le pilote de sa Majesté parviendra à contenir Frédéric qui terminera au pied de podium civil et à la 3ème place du classement Police.
Ma merveilleuse femme (seule féminine à avoir participé à la compétition) se classe 15ème.
Au classement des Nations , la France terminera à une marche de la boite 4ème.
S’en suivra un repas au Palais des congrès de Liège digne des « Oscars » de Cannes où la Marseillaise a enfin retenti. Quel sentiment unique pour moi qui rêvais d’un tel moment.
Chanter l’hymne national devant un public debout dont le Consul de Russie et Madame le Procureur Général de Liège présents qui m’ont remis le trophée !
Nous revenons donc plein de souvenirs sportifs et humains en tête.
Je tiens à remercier la FSPN, le CMPN, mon administration ainsi que Yamaha France et tous mes partenaires sans qui rien ne serait possible.
Enfin, mes compagnons de route et moi-même en profitons pour adresser un message de soutien aux familles des victimes de l’attentat du mardi 29 Mai qui s’est déroulé à Liège.
Je tiens donc à leurs dédier ma victoire et plus particulièrement à Lucile une des deux policières tuées qui était assise juste derrière nous au repas de gala. Elle était la femme d’un des pilotes policier qui a participé à ce rallye.
Nous n’oublierons jamais ce drame…
BENOIT NIMIS.